Image Image Image Image Image Image Image Image Image Image
Scroll to top

Top

Local Natives

local natives

« Violet Street »

Loma Vista Recordings / Caroline International

La composition en face-à-face, l’interaction musicale couchée sur bandes: la configuration studio classique privilégiée pour le quatrième album des Local Natives Violet Street [Loma Vista Recordings] complémente une production et un univers visuel modernes, formant les indices d’un album intemporel. La signature musicale du groupe, ces triples harmonies en crescendo, soutenues par des samples enregistrés, épissées et transformées à la main, fruits des expérimentations faites en studio aux cotés du réalisateur Shawn Everett [Alabama Shakes, Kacey Musgraves, The War On Drugs] sont celles d’un groupe qui a su se renouveler.

Local Natives [Taylor Rice (voix, guitare), Kelcey Ayer (voix, claviers), Ryan Hahn (voix, guitare), Matt Frazier (batterie) et Nik Ewing (voix, basse, claviers)] renouent certes avec les méthodes de leur premier album Gorilla Manor, mais les liens qui les unissent semblent désormais plus forts et mieux consolidés par l’expérience engrangée en studio ou sur scène devant des millions de fans à travers le monde.

“Dans cet album, il y a cette idée de lien retrouvé, nous jouons chacun en puisant chez l’autre.” affirme Taylor. “Nous ne nous sommes pas isolés dans nos coins pour réaliser nos propres chansons avant de les apporter au groupe. Lorsque nous avions réalisé Gorilla Manor, nous habitions tous ensemble dans une maison et avions ainsi créé un univers de créativité intense. Cette fois-ci, nous nous sommes retrouvés dans un grand hangar avec Shawn, à improviser, en se nourrissant l’un de l’autre, souvent jusqu’à trois ou quatre heures de matin, pendant plusieurs nuits d’affilées. On a pris beaucoup de plaisir, mais cela nous a aussi poussés à nous dépasser. Nous avons retrouvé toute notre force créative. Nous avons toujours pu compter sur un grand élan collaboratif et démocratique dans la mesure où nous avons trois compositeurs et chanteurs et tous les cinq membres peuvent apporter une grande touche de créativité. Mais c’est l’expérience la plus collaborative et ouverte que nous ayons faite à ce jour. Nous étions à nu et vulnérables. C’est la première fois que nous n’avions pas de pré-production, nous nous sommes lancés et nous avons réalisé l’album en partant de rien”.

 Ce niveau de collaboration au sein du groupe était sans précédent, tout comme la proximité de notre association avec le producteur de l’album” ajoute Kelcey. “Shawn est devenu comme un sixième membre non officiel. C’était incroyable de pouvoir pousser les choses aussi loin avec lui.” Shawn Everett a fait ce qu’on attend des meilleurs producteurs, en parvenant à tirer la meilleure dynamique d’un groupe de musiciens qui travaillent ensemble depuis déjà un moment. « Taylor, Ryan et moi avons travaillé sur la composition et les paroles, mais Nik et Matt ont également beaucoup contribué à cet album », explique Kelcey. « Nik a contribué des vers et textures magnifiques sur tout l’album, et le jeu batterie de Matt n’a jamais été aussi resplendissant.”

À bien des égards, tous les chemins menaient vers Violet Street. Auparavant, le groupe avait fait murir leur son le temps de trois albums long-format, dont Gorilla Manor, puis Hummingbird [2013] et plus récemment Sunlit Youth [2016]. Ce dernier a été couvert d’éloges, de The FADER, à Consequence of Sound, en passant par The Guardian et bien d’autres, alors que “Dark Days” dépasse les 45 millions de streams sur Spotify, devançant “Coins” avec ses 23 millions de streams. Entre d’innombrables concerts à guichets fermés et de prestigieux festivals – y compris une prestation exceptionnelle à Coachella en 2017 -, les Local Natives illuminent aussi les plateaux de tv tels que The Tonight Show avec Jimmy Fallon et Late Late Show avec James Corden. Ils explorent également de nouveaux horizons musicaux en reprenant “Ultralight Beam” de Kanye West, une version décrite comme “magnifique” par le media Complex.

Le cycle de tournées touchant à sa fin en 2018, les musiciens décident de revenir à leurs débuts. Plutôt que d’écrire, faire des maquettes et s’envoyer des bouts de chansons par e-mails, ils se réunissent dans le studio et hangar de Shawn, afin de retrouver cette alchimie qui était la leur et renouer avec une technique testée et approuvée.

«L’écriture et la tournée de Sunlit Youth ont été des expériences assez tumultueuses pour de nombreuses raisons», admet Ryan. «Il fallait que nous retrouvions notre cocon et comprendre comment nous étions encore pertinents ensemble. Nous avons parlé de nos relations avec beaucoup de sincérité. Composer ensemble était comme un nouveau départ, un moyen de revenir sur terre à côté de tout le chaos qui nous entourait.”.

Ce qui nous amène à la question principale “Comment revenir sur terre? Une réponse qui vient sous la forme de l’exécution chancelante, des accords scintillants et des grattements aériens de “Café Amarillo” qui aborde directement ce thème central de  Violet Street . “Avec tout le chaos ambiant de ce monde, où pouvons-nous trouver refuge?” se demande Kelcey. “Pour moi, c’est le refuge que je partage avec ma femme quand nous sommes tous les deux. C’est notre amour.

 “Du point de vue des textes, le fil conducteur des dix titres est bien cette idée de refuge” précise Taylor. “Bien sûr, nous avons nos relations avec nos moitiés, mais nous trouvons également refuge dans notre communauté, nos amitiés et au sein du groupe. Tout cela est au coeur de Violet Street”.

Côté son, le refuge prend plusieurs formes. Propulsé par une bonne dose de slide-guitare assurée par Ryan, “Someday Now” canalise toute l’énergie “d’un film noir d’épouvante hawaïen en fête”. Puis vient “Shy” qui alterne entre batteries sorties d’une “jungle marécageuse” et groove dansant ponctué par “une section de cuivres grandioses comme une fanfare prise de panique”. Les harmonies en trois parties prennent leur envol sur “Garden of Elysian” alors que le bouquet final “Tap Dancer” culmine avec un piano retentissant qui valse frénétiquement pour présenter ses divins adieux accompagnés de transmissions vocales venues d’un autre monde. Les textes “il s’agit d’aller au coeur, toucher ce qu’il y a de pur dans ces sentiments et ces émotions, avant que le bruit du monde alentour ne vienne vous distraire” explique Ryan. “Vous retournez à cet espace de simplicité avec un nouveau recul, une joie enfantine”.

Avec Shawn, “ce génie, ce savant fou” à la barre, les musiciens ont redoublé d’effort pour affiner leur vision comme jamais auparavant. Afin d’enrichir leur palette musicale, le groupe projetait en fond des séries de films classiques ou d’avant-garde pour nourrir l’inspiration et puisait dans des films de samouraïs de Kurosawa, Drive ou Citizen Kane, mais aussi Endless Summer et l’oeuvre d’Alejandro Jodorowsky. “Le niveau d’écriture s’en est retrouvé amélioré” selon Kelcey. Ryan en rit, “Nous avons emprunté quelques pages du manuel de Brian Eno”.

La musique évoque un horizon plus large, introduit par les guitares luxuriantes, les harmonies lumineuses et colorées et les nappes vocales pop paranoïaques du single When Am I Gonna Lose You.

Je me suis marié l’année dernière et ‘When Am I Gonna Lose You’ est ce périple en zig zag qui m’a conduit là”,  précise Taylor. “J’avais cette histoire merveilleuse, mais je sentais qu’elle filait, se désintégrait, tombait en morceaux. Un sentiment d’éternel recommencement qui m’obsédait, me soufflait que les choses ne durent qu’un temps et le dernier pas à faire pour dépasser ce stade. Ça se passe à Big Sur sur la côte californienne, qui est un endroit qui a beaucoup de signification pour nous. Je me plonge dans cet océan d’émotions troubles, peuplé d’anxiété et de doute, cohabitant avec l’amour et la joie”.

En hommage au nom de la rue situé dans le centre-ville où Shawn gère son studio, l’album résume parfaitement cet esprit qui règne tout autour selon le groupe et ce dans toute sa splendeur panoramique. « Los Angeles joue un rôle important dans notre musique », explique Kelcey. “Violet Street incarne l’espace dans lequel nous avons pu produire les chansons et extraire toute l’énergie. Musicalement, nous allions de l’avant et tentions de nouvelles choses, tout en nous appuyant sur des techniques qui ont fait leurs preuves. À la manière de Los Angeles qui grandit et connait également un certain essor culturel, tout en restant classique. Tout a vraiment pris forme dans cet endroit. Toutes nos émotions et nos idées sont représentées dans Violet Street”.