Goo Goo Glown
IL ÉTAIT UNE FOIS,…
Fermez les yeux. Laissez-vous rêver. Souvenez-vous des sombres forêts de votre enfance où vous vous perdiez en tremblant, conscient d’effleurer de redoutables secrets. Rappelez-vous la silhouette furtive d’un loup entre les arbres, à moins que ça ne soit un ogre, un fantôme masqué ou une de ces pâles bêtes de la nuit si bien décrites par Lovecraft… L’univers de GOO GOO BLOWN (le bonhomme) est fait de mondes parallèles souvent crépusculaires, toujours contrastés, comme dessinés par Hayao Miyazaki et mis en scène par Tim Burton ou Caro et Jeunet. Une planète ambiguë, décalée, à rebours, terriblement fin de siècle malgré l’époque, furieusement romantique et échevelée. Un théâtre de la cruauté, mystérieux et sensuel. Un monde à part. A l’image de leur musique. Inédite. Googooblownesque !
GENÈSE D’UNE SAGA
Créé il y a une dizaine d’années du côté de Meudon (92), GOO GOO BLOWN (le bonhomme) s’affine au gré des remaniements avant de trouver sa forme actuelle autour d’un groupe pop appuyé d’un puissant trio à cordes. Et c’est sans doute tous ces passages, tous ces brassages, tous ses apports qui expliquent aujourd’hui le style très personnel de ce groupe singulier. GOO GOO BLOWN (le bonhomme) ressemble à un formidable creuset où se sont fondues mille influences. La spontanéité et la hargne des premiers albums de Placebo. Le travail sur les intensités de Godspeed You! Black Emperor. Les errances oniriques de Sigur Rós. Les déflagrations sonores de Sonic Youth. Les délires symphoniques de Divine Comedy. Sans parler bien sûr de la « vision » très personnelle de Matthieu, éminence grise et ordonnateur de cette aventure aux troublants accents de symphonie mutante, saturée d’électricité, ou de conte de fées tordu d’une noirceur… haute en couleurs !
DEVILISH FANTAZIÄH
Après avoir enregistré un premier EP remarqué (Subaquachaotik Warriors), beaucoup fréquenté les groupes de la scène locale (Jack The Ripper, Syd Matters, Los Chicros…) et tourné en première partie de gens comme Tue Loup, Venus, Autour de Lucie ou Zita Swoon, GOO GOO BLOWN (le bonhomme) s’attaque enfin au grand œuvre, écrit en anglais mais aussi en français (une nouveauté !). Devilish FantaZiäh, évoque une fois de plus l’univers complexe et fantasmatique de Matthieu et ses complices. Les titres des morceaux complètent un tableau oscillant entre Jérôme Bosh, Clovis Trouille et Gustave Moreau : Les Anges sont des fausses blondes, Le Cabinet des Fées, Fantasie démonacale, Boody Lovely Lady… tout un programme, réglé en studio par Ian Caple, artisan de Tricky, Bashung, Stina Nordenstam et des Tindersticks. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce premier album ne ressemble à rien d’autre, et constitue dans le petit monde d’une nouvelle scène française en pleine ébullition un parfait ovni tout droit sorti d’une fantaisie héroïque. D’une Devilish FantaZïäh aux allures de fascinant diamant noir, première grosse pépite d’un groupe alchimiste, qui n’a pas fini de nous enchanter de ses contes soniques.
IL ÉTAIT UNE FOIS GOO GOO BLOWN (LE BONHOMME)…