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Paris

IN CROWDED SUBWAYS

PARIS

« Hé ! Mec ! Mec, comment t’épelles Paris ? Paris ? P-A-R-I-S. Non, non, non, non,non, Paris, ça s’épelle M-E-R-D-E. Tu sais, tu devrais trouver quelqu’un Qui remplisse toncoeur d’amour, ou de calmant. Enfin de quelque chose Parce qu’on arrive par erreur, par hasard.

Et trop tard. Et la poubelle est pleine depuis si longtemps, Qu’il n’y a plus de place pournos déchets à nous. C’est Paris. Paris, ville de nos rêves. Et à Paris y’a rien à faire, Justemarcher dans les rues. P-A-R-I-S. » depuis que Daniel Darc chantait Paris avec Taxi girlen 1984, rien n’a changé au contraire.

Heureusement une poignée de groupes de la Capitale redorent le blason d’une villequi fout le cafard. Paris, d’abord nommé Parade (pour le ballet de Cocteau avec unemusique de Satie et des costumes de Picasso), puis Dior (Galliano trouvait l’idée géniale,mais l’appellation était déposée) est la formation fondée en 1999 par Nicolas Ker (PoniHoax) et Axel Bonard. « Ca aurait été cool de s’appeler Dior alors qu’on était au RMI etplutôt habitués de Ed l’épicier et qu’on portait des pantalons YSL rapiécés ». Mais la rencontre des deux rmistes remonte à beaucoup plus loin.

A une époque où Nicolas a 22 ans, monte des expos à la Artaud dans desdécharges publiques, et se promène constamment en maillot de bain noir, chaussons dekung fu, un squelette phosphorescent avec un lacet autour du cou comme amulette.Mystique, il ne ne jure que par la poésie rimbaldienne et l’interzone, croit aux signes, estpris de délires ésotériques et consomme de mauvais acides. Il lit assidument Baudelaire,Nerval, d’où ce côté littérature du 19eme siècle, poètes symbolistes parisiens chez Paris.A ce moment là il croise en vacances à Bouzigue le petit frère d’un copain, qui a lui 14ans, Axel, et est fasciné par les obsessions de Nicolas.

Quand ils se recroisent, dix ans plus tard à la Goutte d’Or, l’idée de former ungroupe vient naturellement. Axel affectionne Undergound Resustance et la techno maisconnait aussi les Kinks et le rock des 60’s par les grands frères ; En pleine french touch,Nicolas, lui, est totalement décalé. Il écoute en boucle les Stooges, et vient d’arrêter ungroupe de rock qu’il formait avec Olivier Forest (aujourd’hui initiateur du festival Filmer lamusique). L’idée de leur association? Faire du Atari Teenage Riot sans le côté métaldégueulasse. De l’électro cheap animée de l’énergie du punk crasseux et de la verve d’unBrian Jones. Des albums des Doors électroniques. Le choc des cultures.

Mais dès les premières chansons, le mariage contre-nature fonctionne à merveille;

Armés d’un simple micro et d’un séquenceur Yamaha RM1X, le binôme étrenne son livedans les bars miteux de la Goutte D’or. En deux ans ils écrivent quarante chansons. Parisfait du bruit. Ils jouent bientôt au Zebre, au Café Chérie, en première partie de Alan Vegaau Triptyque, date pour laquelle le bassiste, Vincent Duval rejoint la troupe. Celui-ci restaun an dans le groupe, amorçant l’enregistrement d’un EP chez No Future Records, en2007 : « Un océan d’étoiles ». Nicolas Villebrun, Arnaud Roulin (tous deux de Poni Hoax)et Mike Theis (Diplomatic Shit, aux machines) s’ajoutent à la formule, tandis qu’Axel adémissionné (pour aller vivre à Taï-Peï).

Puis c’est l’excellent Maxime Delpierre (Joakim And the Disco), guitariste, quiremplace Villebrun. Le son de Paris se peaufine, s’impose. On les compare à des PrimalScream psychotiques ou à des Happy Mondays punk. Agnès b s’entiche d’eux et joue lesmécènes. La rumeur gronde. Jusqu’à ce que le label Ekler’o’shock (Data, Danger,Alexandre Chatelard) leur mette le grappin dessus pour sortir leur nouvel EP, « InCrowded Subways », mixé par les Micronauts. On pense à Suicide, Phil Spector, ScottWalker, au Velvet, aux Rolling Stones ou encore au Gun Club, en version moderne, 2.0.

Il y a « In Crowded Subways », une chanson inspirée par le Pulp, où un soir,défoncé, Nicolas se retrouvé étouffé par la foule d’un dancefloor bondé. Il se croit alors àla station Chatelet Les Halles et se demande « c’est quand qu’on descend ». Suit « TheCross-Over », l’histoire d’un mec qui est avec une fille, mais quelque chose ne tourne pasrond. Quelqu’un a trompé l’autre ou quelque chose dans le genre, l’angoisse court. Enfin« Yes, Arthur, Certainly » (les Smiths auraient pu intitulé un titre comme ça) c’est une lettreau petit frère, sur les rapport avec les parents, le rôle du père et de la mère. Des parolesétranges, cryptées, ésotériques qui magnifient un disco aussi sombre que vivifiant. Unrock apocalyptique mais aussi porté t vers le futur. Avec eux, Paris a enfin retrouvé seslettres de noblesse.

PARIS, c’est :

Nicolas Ker: chant

Arnaud Roulin: clavier basse

Mike Theis: machines

Maxime Delpierre: guitare

 

www.ekleroshock.com

www.myspace.com/unoceandetoiles