Saf
« Hell hath no fury like me »
Sortie le 8 Juin 2015
Sober and Gentle / Sony Music
Exilé parisien depuis 2010, Darius Keeler (leader du groupe Archive) va au hasard de différentes rencontres, croiser la route de deux musiciens parisiens qui deviendront le noyau dur de S A F : Marianne Elise (chanteuse aux côtés de Yuksek dans Klanguage et sur le projet Nouvelle Vague) et Eat Gas qui oeuvrait dans plusieurs groupes dont Farewell Poetry et Hey Hey My My.
Partageant un amour commun pour des artistes tels que PJ Harvey, Sonic Youth ou Can, ils se mettent immédiatement à composer ensemble.
Début 2012, les premiers titres arrivent sur le bureau d’Andy Leese à Londres (figure incontournable de l’industrie musicale UK pour avoir découvert des artistes tels que Beth Orton, PJ Harvey ou Richard Hawley) qui craque sur le projet et les signe en édition chez RAK.
Les sessions de travail se poursuivent et aboutiront à l’enregistrement de 13 morceaux aux mythiques studios RAK de Londres.
Un buzz commence en Angleterre quand les morceaux Nailstorm et Fast sont régulièrement joués sur la BBC.
Le groupe part en tournée début 2013 avec Archive pour assurer leurs premières parties (Zenith de Paris, Forest National à Bruxelles, Transbordeur à Lyon…).
SAF commence à envahir le territoire français mi 2014, avec un premier single Nailstorm playlisté sans relâche, notamment par Nova.
L’EP est agrémenté de deux titres inédits ainsi que deux remix (par Superpoze et Bangbang).
SAF, c’est Sick as Fuck, mais c’est aussi, S-A+F = 2 !
Oui, c’est le théorème de Descartes-Euler, la formule mathématique qui relie le nombre de côtés, de sommets, et de faces dans un polyèdre de genre 0.
Une boite de Pandore, ouverte par Darius Keeler, le soir où il permet à ces deux chevelures brunes de se rencontrer, Marianne Elise et Eat Gas.
Le hasard ? Une rencontre de deux désirs et une musique qui s’échappe furieusement de la boite. Ils se ressemblent, ces deux là, frère et soeur de vibrations sonores, comme les White Stripes.
Un jeu de miroir, la colère, la contemplation, un mantra nerveux comme dans leur premier titre, « Nailstrom », où l’énergie de la colère s’étire sur 8 minutes, » ou can’t shorten Nailstorm, mate! » s’écrie Darius, ce titre est une histoire, on ne peut pas en ignorer la fin.
Elle est PJ Harvey, il est Sonic Youth, quant à Darius de Archive, il sourit tel le bouddha devant ce lâcher prise. Se défouler. Parce que SAF, c’est l’improvisation mathématique, mais, c’est aussi « Sick As Fuck », la rage, la peur, « Une nuit en enfer », des changements de scénarios violents dans les morceaux, comme dans le film, des violences hallucinées « Coke Animal », des douceurs » Fast » et ses remixes hypnotiques, ou encore « I can’t ».
On est plus nerveux que le post-rock, plus sensuel que le punk, on est post-punk. Une voix de femme qui explore toutes les forces et les fragilités des chattes sur les toits brulants, des guitares perchées.
Un disque composé à trois, pour un duo, S-A+F= 2, enregistré à Paris et au studio Rak de Londres sous la bienveillance d’Andy Lease (qui a justement découvert PJ harvey), « la boucle est bouclée » nous dit Marianne. Un E.P, libéré en studio, médité au coin du feu dans une chaumière de Normandie. Entre calme et fureur, Nailstorm dans les bacs.
Mélanie Bauer