DEAR ADRENALINE

Il aura fallu un échange de cassette sur le perron d’un local de répétition à Malmö, petite ville du sudde la Suède, pour que se fasse l’“excavation” (comme il l’intitule lui-même dans les notes depochette), la mise au grand jour de Joel Fridlund. En effet, un seul homme se cache derrière ces morceauxde pop étrange. Mais quel homme ! Le spécimen le plus avancé de marginal do-it-yourself.Dans son studio de quinze mètres carrés, Joel Fridlund s’enregistre en train de chanter, de jouer de labatterie, des pianos, des synthétiseurs obsolètes, de la guitare et plus ou moins de tout ce qui traîne,entouré d’objets hétéroclites, de compresseurs « home-made », de pièces détachées de vélo… C’estla rencontre avec Pelle Holmgren (l’homme du perron du local de répétition) qui fait sortir Joel de satanière, et qui le pousse à diffuser ses chansons de pop à la fois traditionnelle (on pense à Syd Barrett,aux Beatles) et moderne (à Pavement aussi). Pelle devient le liant du groupe Late Mrs Eight, et Joelpeut se laisser aller au développement de ses idées de savant fou.

C’est de la même manière que ce CD, à la pochette “fait-main” avec cinq titres auto-enregistrés, autojouéset auto-réalisés par Joel, est arrivé entre les mains d’un vacancier qui se trouvait être un des deuxfondateurs de T-Rec. De retour en France, et devant l’effet hautement addictif que produisait l’écoutede ces cinq titres chez T-Rec et leur entourage, il n’y avait plus d’autre solution que d’offrir ces popsongsau monde entier, à la grande surprise de Joel Fridlund et de ses comparses.